Французский театр
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Victor Hugo
Victor-Marie Hugo (1802-1885) était le fils d’un général de Napoléon. Ses plus grandes oeuvres étaient déja en gestation, mais c’est vers le théâtre qu’il se tourna en 1827 avec Cromwell. La pièce était injouable, mais la préface fit l’effet d’une bombe; Hugo y affirmait un renouvellement nécessaire de l’art, l’introduction du «grotesque» et du «caractéristique», la libération de toutes les règles sinon celles de la nature, en bref, l’exigence d’un nouveau genre mariant le sublime, le comique, le lyrique, l’épique, le moral et l’historique, tout en respectant la forme de l’alexandrin. «La poèsie complète, affirmait-il, est dans l’harmonie des contraires.»
La première d’ Hernani, le 25 février à la Comédie-Française, provoqua la célèbre bataille entre les bourgeois et les jeunes Romantiques.
Il est pourtant le grand méritede faire triompher un renouveau du théâtre dans lequel les uns et les autres allaient puiser leur libérté.
Dumas, Mérimée
Un an avant Hernani, Alexandre Dumsas (1802-1870) avait déja donné à la Comédie-Française Henri III et sa cour (1829) qui, sans faire de scandale, avait plu par son mouvement. Dans les manifestes romantiques, Dumas avait surtout piusé le principe d’un théâtre historique, servant de toile de fond à des avenrures politiques et amoureuses.
Il enchaina avec Anthony (1831) et La Tour de Nesle (1832), incontestables réussites du genre, même si la vérité historique s’y trouvait quelque peu bousculée.
Dumas pat la suite se consacra essentiellement à ses grands romans-feuilletons, que des miliers de lecteurs suivaient avec passion dans les journaux en ne se souciant pas plus que l’auteur de l’exactitude historique: «Qu’est-ce que l’histoire, demandait-il. Un clou auquel j’accroche mes romans.»
Et rappelons la curieuse tentative de Prosper Mérimée (1803-1870) qui prétendra un temps n’être que le traducteur des oeuvres d’une certaine Clara Gazul. Sous la forme d’un «théâtre littéraire», publié entre 1825 et 1842, Mérimée s’adonna à un romantisme plus souriant que dramatique, avec des thèmes pleins de fraîcheur et d’originalité. S’en détachent L’Occasoin, tendre drame juvénile, et le brillantissime Carosse du Saint-Sacrement, objet de convoitise de la courtisane Calila Pérchole dans un Pérou d’opérette.
Musset
Alors qu’Hernani, Antony ou Chatterion triomphaient sur scène, un jeune dandy au talent prometteur vouyait l’une de ses premières pièces sifflée à l’Odéon.
Alfred de Musset (1810-1857) fit pendant un certain temps partie de la jeunesse romantique,dont il incarna les outrances avec élégance et détachement.
De toute la dramatique française, Musset est en effet le seul que l’on ait pu comparer au poète anglais, mais son esprit de fantasie et son badinage en font aussi le premier grand héritier de Marivaux. Il projeta son âme inquiète et sensible dans ses personnages.
Musset projeta dans ses personnages ses ambiguités et ses interrogations qui étaient, avant l’heure, proprement existentielles. Avec une élégance un peu blessée, et sacs aucune artificialité, il fit de son théâtre la plus pure émanation de l’esprit du Romantisme.
VI. Le Boulevard du Crime
Au Boulevard du Temple, la Révolution de 1789 eu un effet déclisif sur les théâtres: en supprimant le royal privilège de la Comédie-Français, elle autorisait tout à coup les directeurs des autres salles à montrer de véritable pièces, et ils ne s’en privèrent pas. Le repertoire du genre se renouvela très vite sous la plume d’auteurs tels que Louis-Charles Caignier (1762-1842) et de René-Charles Guilnert de Pixérécourt (1773-1844), surnomés les «Racine et Corneille de boulevard», avec des pièces romanesques de pure fantaisie.
Sur le Boulevard du Crime, on ne faisait pas que pleurer. La parodie, dans laquelle la Comédie-Inalienne était passé maître au XVIIIe siècle, resta au boulevard de l’un des genres les plus applaudis. La chute de l’Ancien Régime avait d’autre part propulsé sur la scène des personnages comme le Roi d’Espagne, le Pape et la Tsarine de Russie.
Enfin, un genre nouveau, le vaudeville, mélangeant la comédies, les chansons et les ballets, florissait sur de nouvelles scènes dont celles du Théâtre du Vaudeville et du Théâtre des Variétés.
VII. Le théâtre Bourgeois
Drames et comédies
Scribe, avec sa prolifique production, avait largement occupé les scènes du théâtre bourgeois. Il eut un continrateur en la personne de Victorien Sardou (1831-1908), qui fit montre de son savoir-faire dés 1865 avec un drame bourgeois, La Famille Benoîton, puis avec une comédie de Goldoni, Maison neuve (1867). Il fur du «sur mesire» pour Sarah Bernhardt avec Fédora (1882), Théodora (1884), écrivit en 1887 un sombre drame La Tosca, que Puccini mettra en music.
Durant le Second Empire, Alexandre Dumas fils (1824-1895) poursuivit la carrière théâtrale de son père. Un drame personnel avait inspiré La Dame aux camélias (1852), mais c’est avec les comédies de moeurs, La Demi-Monde (1885), Denise (1885), Francillon (1887), qu’il se démarqua en abordant des thèmes sensibles à l’époque de la société umpérial.
Opérette et vaudeville
Il est difficile de passer sous silence l’importance que détenaient sous Napoléon III des spectacles de pur divertissement, avec en premier lieu la place prépondérante qu’avait prise l’opérette.
Sur des livrets dus la plupart du temps au tandem Meilhac et Halévy, Jacques Offenbach composa des oeuvres d’une extravagance et d’une gaîté irrésistibles, qui se donnèrent aux Bouffes-Parisiens, au Variétés, au Palais-Royal.
Eugène Labiche (1815-1888) fut à sa manière un autre héritier de Scribe. Mais son théâtre se distingua vite par sa fantaisie débridée, et une peinture de moeurs. Celui que Robert Pignarre appellera «l’Homère de la petite bourgeoisie à pantoufles brodées» porta le vaudeville à un niveau éclatant de réussite. Notons que Labiche écrivit presque toujours en collaboration, et c’est du fruit de ces collaborations que naquirent ses plus grandes réussites: Embrassons-nous Follenille (1850),Un chapeau de paille d’Italie (1851), Le Voyage de monsieur Perrichon (1860), La Poudre aux yeux (1861), La Cagnotte (1864). Labiche n’avait pas d’autre but que de se moquer un peu, de faire rire beacoup. Et les bourgeois de province et de Paris faisaient un triomphe à celui qui les peignait si bien.
Henry Monnier (1799-1877) collabora épisodiquement avec Labiche, comme pour la burlesque Affaire de la rue de Lourcine (1857) qui fit également intervenir Edmont Martin. Monnier mit en scène son héros bourgeois dans La Famille improvisée (1831), dans Grandeur et Décadance de M. Joseph Prudhomme (1853), dans de nombreuses saynètes, et lui invena une solennelle biographie à travers un poman, Mémoires de monsieur Joseph Prudhomme.
Cependent, pour la plupart de ces auteurs, la guerre de 1870 ainsi que la déchéance de l’Empire furent un véritable traumatisme. Labiche se borna ensuite à éditer son théâtre complet, Offenbach entreprit ses émoubants Contes d’Hoffmann.
Le théâtre de la IIIe République
La IIIe République était constituée en septembre 1870. Après l’anéantissement de la Commune, les Parisiens reprirent peu à peu leurs habitudes. Les théâtres détruits furent reconstruits et rouvrirent bientôt leurs portes. Enfin achevé, l’Opéra de Garnier fut inauguré en 1875; une tradition de boulevard se renoua aux Variétés, au Gymnase, au Vaudeville. Les théâtres municipaux reprent bientôt leurs activités, accueillant à nouveau les troupes en tournées. Enfin, les diiférentes lois sur les associations allaient favoriser la constitution de groupes d’amateurs. Le théâtre Prenait une physionomie nouvelle. Les insouciants du Second Empire découvrait un monde de revendication sociales, et les romans d’Emile Zola allaient contribuer à leur dessiller les yeux.
Le même Zola avait produit quelques drames médiocres. En 1881, il publia Le Naturalisme au théâtre, après avoir fait jouer une adaptation de L’Assammoir.
Stéphan Mallarmée plaidait pour un théâtre qui pourrait rendre compte des aspirations spiritualistes et symboleques de la fin du siècle. Il n’avaient que dégoût pour le Naturalisme naissant, et revenaient à l’admiration des grands textes. Citons, comme l’un des meilleurs exemples dans cette voie, le théâtre de Maurice Maeterlinck (1862-1949), dont La Princesse Maleine (1889), Pelléas et Mélisandre (1892) ou Monna Vanna (1902) qui étaient empreints d’un beau climat d’étrangeté et de mystère.
Cependent, le vaudeville retrouvait toute sa gloire, et Rostand allait même ressusciter le Romantisme.
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