Stendhal
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Car Stendhal incarne dans ses romans ses rêves d'amour fou. En créant ses héros il prend sa revanche sur les échecs de sa propre vie : "Il se venge ... de n'être pas ce qu'ils sont. Tout écrivain se récompense comme il peut de quelque injure du sort."
"Qu'une vie est heureuse, écrit Pascal, quand elle commence par l'amour et qu'elle finit par l'ambition." Pour Stendhal l'amour est le commencement et la fin. De son enfance à ses dernières années il n'a cessé d'être amoureux ou en quête de l'amour. Dans tous ses romans il fait revivre les femmes qu'il a aimées. Il écrit Armance pour échapper au désespoir que lui cause la rupture avec la comtesse Curial. De l'amour pour oublier Mathilde, les Promenades dans Rome dans le souvenir d'Alberte de Rubempré
S'il a une tendresse particulière pour Milan, tenue par lui comme "le plus beau lieu de la terre" au point qu'il inscrit sur son épitaphe : "Henri Beyle, Milanese", c'est tout simplement parce que c'est la ville de sa jeunesse et de ses amours, parce qu'il y a été heureux avec Angela et malheureux à cause de Mathilde. Malheureux mais amoureux, et l'important ce n'est pas d'être aimé mais d'aimer.
Mais l'énergie à la manière stendhalienne, ce n'est pas celle du préfet de police, c'est d'abord et surtout la passion amoureuse, un risque absolu, une folie merveilleuse devant qui tout s'abolit, un don total de soi, un élan de l'âme vers le bonheur, rigoureusement indépendant de la fortune, de l'ambition et des normes ordinaires de la réussite.
Voyons ce que son amour pour Julien Sorel a fait par exemple de Mme de Renal, femme douce, pieuse, apparemment effacée et soumise, d'un médiocre notable de province. Alors que l'homme qu'elle aime a tenté de la tuer, elle va le voir dans sa prison au mépris des convenances sociales, prête à tout sacrifier par la menace de la mort prochaine. "Dès que je te voie, dit-elle à Julien, tous les devoirs disparaissent, je ne suis plus qu'amour pour toi ... En vérité je ne sais pas ce que tu m'inspires ... Tu me dirais de donner un coup de couteau au geôlier, que le crime serait commis avant que j'y eusse songé."
Et Julien, de son côté, s'aperçoit dans sa prison que l'ambition est morte dans son coeur, qu'il est "éperdument amoureux" de Mme de Renal ("Sache que je t'ai toujours aimée, que je n'ai aimé que toi") et qu'"à aucun moment de sa vie [il] n'avait trouvé un moment pareil". C'est là un trait caractéristique de l'oeuvre stendhalienne : la découverte du bonheur dans le paroxysme de la passion.
Il ne s'agit pas d'un état dans lequel on s'installe, mais d'un moment où la brièveté est compensée par la qualité et l'extraordinaire intensité de la joie que l'on éprouve. Peu importe après cela de connaître la souffrance ou même la mort. Rien ne peut abolir ces instants de bonheur parfait que l'on ne saurait payer trop chèrement : "C'est peu de chose à mes yeux, dit Mme de Rénal, que de payer de la vie les jours heureux que je viens de passer dans tes bras."
Même quand cette femme sincèrement croyante est persuadée que la maladie de son fils, qu'elle adore, est une vengeance du ciel pour ses péchés, elle ne peut que persister dans son amour : "Je suis damnée irrémédiablement damnée ... Mais au fond je ne me repens point. Je commettrais de nouveau ma faute si elle était à commettre."
Ce thème de l'instant exquis revient constamment dans l'oeuvre de Stendhal. Par exemple dans Lucien Leuwen : "Jamais il n'avait rencontré de sensation qui approchât le moins du monde de celle qui l'agitait. C'est pour ces rares moments qu'il vaut la peine de vivre."
Lui-même raconte dans La Vie d'Henri Brulard comment il connut un jour à dix-sept ans une approche voisine du "bonheur parfait" à la seule vue d'un paysage : "Je voyais ce beau lac s'étendre sous mes yeux, le son de la cloche était une ravissante musique qui accompagnait mes idées et leur donnait une physionomie sublime ... Pour un tel moment il vaut la peine d'avoir vécu."
Le bonheur donc, c'est une occasion privilégiée, que les âmes énergiques savent saisir : "Il se sentait entraîné, il ne raisonnait plus, il était au comble du bonheur. Ce fut un de ces instants rapides que le hasard accorde quelquefois comme compensation de tant de maux aux âmes faites pour sentir avec énergie. La vie se presse dans les coeurs, l'amour fait oublier tout ce qui n'est pas divin comme lui, et l'on vit plus en quelques instants que pendant de longues périodes."
La passion chez Stendhal n'a pas seulement une valeur intrinsèque. Les âmes de qualité attendent davantage qu'une existence plate ou une ambition ordinaire. Lorsqu'elles découvrent l'amour c'est l'illumination soudaine, l'écroulement des décors de ce théâtre d'ombres, l'apparition de la vraie vie.
C'est un trait commun aux personnages stendhaliens issus de la haute société qu'ils ne se satisfont pas de leur condition. L'orgueilleuse Mathilde de La Mole est apparemment comblée par le sort : "Que pouvait-elle désirer ? La fortune, la haute naissance, l'esprit, la beauté à ce qu'on disait, et à ce qu'elle croyait, tout avait été accumulé sur elle par les mains du hasard." Pourtant les brillants cavaliers "parfaits, trop parfaits" qui lui font la cour l'ennuient : "Elle abhorrait le manque de caractère, c'était sa seule objection contre les beaux jeunes gens qui l'entouraient. Plus ils plaisantaient avec grâce tout ce qui s'écarte de la mode, ou la suit mal croyant la suivre, plus ils se perdaient à ses yeux." Ce qui l'attire - et l'irrite - chez Julien c'est qu'il ne ressemble pas aux autres, et qu'il a précisément du caractère : "Celui-là n'est pas né à genoux, pensa-t-elle."
C'est toujours en effet à la société et à ses tabous que vient se heurter la passion stendhalienne même quand elle est partagée.
C'est dans la solitude de sa prison alors qu'il a été condamné à mort et dans l'attente de son exécution que Julien Sorel rencontre le bonheur et l'amour : "A aucune époque de sa vie Julien n'avait trouvé un moment pareil ... Jamais il n'avait été aussi fou d'amour." Il vit dans l'instant, "sans presque songer à l'avenir", le temps pour lui est arrêté. "Par un étrange effet de cette passion, quand elle est extrême et sans feinte aucune, Mme de Renal partageait presque son insouciance et sa douce gaieté." Nous retrouvons là cette aptitude à jouir du moment de bonheur, malgré le tragique de la situation et pour une part à cause de lui, qui est un trait du héros stendhalien. Dans les Cenci, quand Béatrix finit par avouer, sous la torture, sa culpabilité dans le meurtre de son père, tous les prisonniers membres de la conjuration bénéficient avant l'exécution d'un régime de faveur ! "Aussitôt on ôta les chaînes à tous et parce qu'il y avait cinq mois qu'elle n'avait vu ses frères, elle voulut dîner avec eux et ils passèrent tous quatre une journée fort gaie."
Mais c'est dans La Chartreuse de Parme que ce thème du bonheur dans la solitude apparaît dans tout son éclat, avec les étranges amours de Clélia et de Fabrice.
C'est dans sa prison que Fabrice étrangement va lui aussi trouver le bonheur. Dès son arrivée dans la citadelle il est "ému et ravi par le spectacle" qu'il voit de sa fenêtre grillagée : "Par une bizarrerie à laquelle il ne réfléchissait point, une secrète joie régnait au fond de son âme ... Au lieu d'apercevoir à chaque pas des désagréments et des motifs d'aigreur, notre héros se laissait charmer par les douceurs de sa prison." La raison de cette joie secrète est facile à déceler, c'est qu'il a conscience de la présence de Clélia, tout près de lui dans la citadelle, Clélia qu'il espère apercevoir. Lui qui avant de la rencontrer est amoureux de l'amour mais qui se contente de collectionner les maîtresses sans s'attacher vraiment à aucune ("Pour lui une femme jeune et jolie était toujours l'égale d'une autre femme jeune et jolie, seulement la dernière connue lui semblait la plus piquante"), lui pour qui une des dames les plus admirées de Naples a fait des folies "ce qui d'abord l'avait amusé et avait fini par l'excéder d'ennui", le voici qui soudain découvre une puissante raison de vivre. Et c'est dans une prison. Le symbole est évident : c'est la société qui est l'accusée. Au faîte de la tour Farnèse, Fabrice rêve, il admire la beauté de l'immense horizon, de Trévise au mont Viso, les pics alpins couverts de neige, les étoiles, et s'arrête à cette conclusion : "On est ici à mille lieues au-dessus des petitesses et des méchancetés qui nous occupent là-bas."
Il est tellement ému d'apercevoir Clélia à travers la meurtrière qu'il a percée dans un abat-jour de bois destiné à lui cacher le palais du gouverneur qu'il en oublie sa condition de prisonnier. Quand le trouble de la jeune fille lui montre qu'il est aimé, son coeur est inondé de joie : "Avec quels transports il eût refusé la liberté si on la lui eût offerte en cet instant." Il la refuse d'ailleurs quand sa tante la duchesse Sanseverina propose de le faire évader, car il ne veut pas quitter "cette sorte de vie singulière et délicieuse" qu'il trouve auprès de Clélia : "N'est-il pas plaisant de voir que le bonheur m'attendait en prison ? ... Est-ce que jamais l'on se sauva d'un lieu où l'on est au comble du bonheur ?" Il faut que Clélia elle-même, qui craint son assassinat, le contraigne sous serment à accepter le projet de la duchesse et du comte Mosca. Il s'évade alors de la forteresse, arrive sans encombre sur les terres de la duchesse, retrouve les paysage, "le lac sublime", qui l'enchantaient dans son adolescence, mais, au sombre désespoir de sa tante, il tombe dans une mélancolie qu'il n'arrive pas malgré tous ses efforts à masquer. "Le sentiment profond par lui caché avec beaucoup de soin était assez bizarre, ce n'était rien moins que ceci : il était au désespoir d'être hors de prison."
Mais l'amour physique dans tout cela, que devient-il ?
Il est vrai qu'en apparence il est absent de l'oeuvre de Stendhal.
Dans son article sur La Chartreuse, Balzac avait déjà noté le phénomène. "La Chartreuse de Parme est plus chaste que le plus puritain des romans de Walter Scott."
Et pourtant le sujet en lui-même pouvait paraître scabreux puisqu'il s'agissait de l'amour incestueux d'une belle duchesse pour son neveu. Mais Balzac encore a raison d'admirer : "Faire un personnage noble, grandiose, presque irréprochable d'une duchesse qui rend un Mosca heureux et ne lui cache rien, d'une tante qui adore son neveu Fabrice, n'est-ce pas un chef-d'oeuvre ?"
Certains le soupçonnent d'avoir été un "babilan" comme Octave de Malivert dont il a raconté les amours malheureuses dans Armance. Cette hypothèse est aujourd'hui largement réfutée par les historiens littéraires qui en appellent, non sans quelque raison, aux témoignages très explicites de ses maîtresses, en particulier aux lettres de la comtesse Curial et aux confidences d'Alberte de Rubempré, lesquelles apparemment ne se seraient pas contentées de l'âme.
Ce qui est vrai c'est que son extrême sensibilité a pu jouer à Stendhal de mauvais tours dans certaines circonstances. Il nous raconte lui-même que lors d'une "délicieuse partie de filles" organisée par ses amis à Paris lors de son retour de Milan, laissé seul avec une courtisane débutante, la belle Alexandrine, il s'avéra défaillant et fit "un fiasco complet" parce qu'il ne pouvait se débarrasser du souvenir de Mathilde la bien-aimée. D'où sa curiosité pour rechercher les causes des fiascos qui nous vaut un chapitre dans De l'amour. Mais il est un peu rapide d'arguer de ces incidents de parcours que ce subtil analyste de la passion aurait été réduit au platonisme pur.
Pour Stendhal le mythe de Don Juan, son rôle satanique, est étroitement lié à la morale chrétienne et aux tabous sexuels qu'elle a artificiellement imposés. "Pour que le Don Juan soit possible il faut qu'il y ait de l'hypocrisie dans le monde ! Le Don Juan eut été un effet sans cause dans l'Antiquité. La religion était une fête, elle exhortait les hommes au plaisir."
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